Journaliste-écrivain allemand vivant à Bourg-en-
Bresse. Reimar Oltmanns vient de publier un livre
sure la femme française.
Bresse. Reimar Oltmanns vient de publier un livre
sure la femme française.
Le Progrès, Bourg-en-Bresse
le 2. septembre 1995
par François Villeminot
Non, Reimar Oltmanns, ce journaliste et écrivain allemand de 46 ans, n'a pas voulu provoquer ses concitoyennes en écrivant dans sa langue maternelle "Vive la Française", qui vient d'être publié en Allemagne. Même si l'auteur est marié à une Française et même s'il vit à Bourg-en-Bresse depuis plusieurs années, il n'est pas tombé dans le piège d'une admiration béate face à tout ce qui porte le label "made in France". Cet ouvrage sous-titré "La révolution tranquille des femmes en France" est une véritable étude de société. Elle constitue en cela une pièce supplémentaire versée au dossier et elle risque, à ce titre, d'alimenter le débat sur les femmes au cours de ces dernières années.
Le parcours humain et professionnel de Reimar Oltmanns lui confère une qualité d'observateur privilégié. Journaliste ayant exercé son activité en Allemagne, grand reporter envoyé aux Etats-Unis, en Amérique latine en Asie et en Afrique puis corres- pondent durant deux années en Italie, il ne s'est pas contenté de rendre compte de l'aspect éphémère des événements. Il a su, au contraire, relier les donnés offertes par ses multiples champs d'obersvation et en tirer, grâce à sa disponibilité intellectuelle, une synthèse qu'il enrichit au quotidien.
A ce titre, il se défend de faire oeuvre de romancier, privilégiant, dans se démarche, l'étude de milieu. Un milieu qu'il s'attache à décrire avac précision et sensi- bilité, de manière à faire pénétrer ses lecteurs dans un décor et dans une atmosphère.
VOISINES MAIS DIFFÉRENTES
A son arrivée en France, Reimar Oltmanns a constaté que la lutte des sexes devenue obsessionelle en Alle- magne, aux Etats-Unis et même en Italie, ne se présen- tait pas dans l'Hexagone en termes de confrontation. Au fil des mois, il s'est rendu compte aussi que "la femme française n'avait pas étré reléguée come simple appoint de la vie économique".
Lui sont revenues alors en mémoire les réflexions de ses concitoyennes féministes jugeant la suprématie des hommes francais pétris de cultur catholique et romaine comme un obstacle à toute vellérité de pouvior féminin.
Reimar Oltmanns dénonce aussi une certaine presse allemande. Une "presse de boulevard" trop florissante et qui contribue á cette distorsion de l'image outre Rhin de la femme française.
"Au cours de ces dernières années, cette catégorie de magazines s'est complu à utiliser, à des fins perverses, de vieux stéreotypes du dixneuvième siècle". Des clichées tellement simplistes et restrictifs qu'ils cantonnent "les courtisanes sur les Champs-Elysées et les bonnes au foyer". Et l'auteur s'interroge alors sur les raisons d'une telle méconnaissance, "alors que le chemin entre l'Alle- magne et la France est si proche". Alors qu'Allemandes et Françaises ressemblent étrangement à des voisins de palier. Et si ces images surannées n'étaient pas autre chose qu'une facon de se prémunir contre certaines vagues de fond?
RECOURS AUX EMBLÈMES
Statistiques à l'appui, Reimar Oltmanns pose une autre question qui porte en elle-même les premiers éléments de reponse. "Si c'est vrai qu'en France, les femmes n'ont rien à dire , commont expliquer précisé- ment que se soit la Française qui, au regard de l'Europe, soit la plus présente dans la vie active, avec toutes les infrastructures - écoles, cantinesk crèches - qui lui permettent un tel investisment?" Et l'auteur décline d'autre avancées comme la loi relative à l'inter- ruption des grossesse qui en Allemagne, en est restée au stade des discussions.
Au fil de douze chapitres et souvent à travers des figures emblématiques. Reimar Oltmanns illustre son propos. Il lui donne chair, intelligence et audace. Il démontre, même si bien du chemin reste à parcourir, que la femme françaises a su partir de la base pour faire sauter, par exemple, les verrous des métiers masculins. Et l'on fait connaissance avec des femmes soldats ou pilotes de ligne, avec des femmes pêcheurs et des pay- sannes.
Apparaissent aussi la jeune femme sans qualification, la femme immigrée et la prostituée. Cette dernière donne l'occasion à l'auteur de prononcer un long réquisitoire contre la prostitution et l'organisation du trafic. "Les accords de Schengen ouvrent les frontières à de pré- tendus corps de ballets et servent de paravents à un véritable trafic de femmes".
L'un chapitres les plus forts concernce les femmes de l'ombre. Ces résistantes dont Reimar Oltmanns éclaire les visages dans un exorcisme émouvant. "Quand on se penche avec minutie sur ce problème, on com- prend l'absurdité de ce qui s'est passé entre Allemagne et la France".
Il ne se contente pas cependent d'apporter sa pierre aux relations franco-allemandes, Il va plus loin pour élargir sa vision à l'échelle de l'Europe. Une fois de plus, il inter- roge: "Où onduit cette Europe si elle ne s'inscrit que dans un cadre strictement économique?" Lui qui a is ses pas sur les sentiers de la France profonde, de ses modes de vie et de la comunion entre les êtres, en appelle à un sursaut, à uns prise de consience pour que cette qualité de vie ne soit pas laminiée.
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