Mittwoch, 24. Juli 2002

50 Jahre - Das beste vom STERN - 1977



- Nr.30/2002










Die UN hatte für 1978 das "Jahr der Menschenrechte" angekündigt, und die stern-Reporter wollten vorab testen, wie es darum stand. Dafür brauchten sie eine Notlüge. Um zu erfahren, wie es in Südamerikas Folterstaaten 1977 wirklich zuging, gaben sich Peter Koch (stern-Chefredakteur von 1981 bis 1983; gestorben 1989), Perry Kretz und Reimar Oltmanns etwa in Uruguay, Argentinien oder Chile als Wirtschafts-Kundschafter aus. Sie wollten angeblich vor Ort erkunden, "ob dieses Land
für deutsche Investoren sicher" sei, sicher vor Terroristen und Bürgerkrieg. Prompt öffneten sich ihnen in Uruguay die Tore zu Lateinamerikas größtem Konzentrationslager. Es hieß "Libertad" - Freiheit. Dort waren 1342 politische Gefangene zusammen-gepfercht. Im Drei-Millionen- Volk der Uruguayer gab es kaum eine Familie, in der nicht ein Mitglied vertrieben, gefoltert oder ermordet worden war.

UNGENIERTE JAGD

Aus Angst vor Entdeckung schob jeweils einer der drei stern-Reporter nachts in den Hotels Wache. Tagsüber wagte sich keiner ohne den anderen auf die Straße. Gewalt war an der Tagesordnung - auch anderswo. In den siebziger Jahren machten die Militärs fast überall ungeniert Jagd auf Sozialrevolutionäre, Kommunisten und Pazifisten. Von den damals 159 Staaten der Welt verletzten 110 die Menschenrechte.

Die stern-Recherche in Südamerika führte zur schok-kierenden stern-Serie "Folter '77", die mit Fotos und Augenzeugenberichten belegte, wie Andersdenkende mit Elektroschocks und "Papageienschaukel" geschunden, zerbrochen und ermordet wurden. Die Serie erschien auch als stern-Buch. Titel: "Die Würde des Menschen".



Freitag, 12. Juli 2002

l'engagement au bout de la plume

Bourg-en-Bresse
12. Juillet 2002
par Etienne Grosjean



Vous cherchez Reimar Oltmanns ? S'il n'est pas réfugié chez lui, dans sa tour d'ivoire, il est sans doute parti faire des courses chez le marchand ambulant. A moins qu'il taille une bavette chez un voisin, autour d'une Tourtel.

Dans le village, tout le monde s'est pris d'affection pour cet étrange hurluberlu à l'accent exotique et la mine bonhomme. Pourtant, derrière cette facade de sympa- thique illuminé se cache un journaliste brillant, à la plume acerbe et à la réputation sulfureuse.

Avant de poser ses valises dans le département Reimar s'est employé trente ans à denoncer les absurdités du monde, sans jamais consentir au moindre compromis: j'ai sans doute fait beaucoup d'erreurs dans ma vie, mais je n'ai jamais trahi ma pensée", lâche-t-il avec fierté.

LE TEMPS DE L'AVENTURIER

Ses idéaux, il les a forgès pendant son adolescence. Adepte précoce du révolutionaire de gauche Marcuse, il prône, á la fin des années soixante, un changement radicale de la société allemande: "Nous nous battions pour un monde nouveau, le rapproche-ment des deux Allemagne, la fin de l'autorité du père ... Un peu comme les Français en 68, sauf qu'en Allemagne, cela n'a pas changé grand-chose ...", se souvient-il, nostalgique.

Vient ensuite le temps de la bourlingue. En bon Rouletabille, Reimar décide de courir le monde. Son credo: la liberté de l'homme. Missionné par de grands journaux d'Outre-Rhin, il écume les points chauds de la planète: Uruguay, Israel, Zaire, Ethiopie, Vietnam ... ... Ces années le marquent profondément: "Je me souviens précisement de l'Uruguay. J'enquêtais sur les pratiques de la dictature. En particulier sur les prisons. J'étais constamment surveille ... Làbas, j'ai vraiment eu peur..."

Entre deux voyages, Reimar, écrit ce que ses beaux yeux bleus ont vu. Plus d'une dizaine d'ouvrages en tout. Il avoue cependant que son métier ne lui pas apporté que du bon. Tout est allé très vite peut-être pour ce brillant jeune homme qui à vingt ans écrit dans les journaux les plus prestigieux, qui à vingt-cinq côtoie le gratin politic-médiatique de Bonn et qui à trente ans parcourt le monde au péril de sa vie pour que l'on sache ici, ce qui se passe là-bas.

"L'AUTENTIQUE DE LA VIE"

Une histoire de roman. Année 1966, sur les bords de la Baltique ... Le beau jeune homme allemand rencontre une charmante petite Française. Amour de vacances, puis, plus rien. Vingt-cinq ans plus tard, Reimar recoit un coup de téléphone. C'est bien elle, son amour perdu qui l'a retrouvé. Aussi-tôt, il la rejoint en France. Il y a cinq ans de cela. Depuis, ils vivent mariès dans le pittoresque villages de Seillonnaz.

Un havre de paix, comme le dit Reimar: "Ici, je me sens vraiment bien. J'ai trouvé les conditions idéales pour écrire mon premier roman et surtout, j'ai retrouvé l'authentique de la vie: calme, discussions, amitié et amour." Une expérience intéressante pour cet Européen convaincu qui admet volontiers son faible pour la France: "J'aime l'esprit français, cette perpétuelle envie de rébellion et l'extraordinaire vivacité de la culture", conclut-il d'n geste de la main.