Samstag, 12. November 1994

Les femmes de la Résistance: Lutte, victoire - oubli




















































Des miliers de Françaises - comme celles- ci - représenté es sur la photo prise 1944 dans l'Alsace libérée - furent actives dans la Résistance contre la force d'occupation allemande. Cinquante ans après la fin de la guerre, seulement peu de personnes se souviennent de la résistance féminine. Cependant, la victoire n'a jamais été que le seul fait des hommes, dit Jeanne Moirod, 89 ans (*1905+1997), d'Oyonnax à la frontière suisse. Elles ont lutté, tiré, posé des bombes, elles furent arrêtes, violées - torturée par la Gestapo.
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Tagesspiegel, Berlin
12. novembre 1994
Reimar Oltmanns
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L'actualité fait ressurgir les batailles d'autrefois, mais maintenant elles sont menées par des messieurs grisonnants. La France célèbre le cinquantième anniversaire de la Libération, de sa propre libération de la domination des nazis allemands.
La France se souvient volontiers de sa résurrection comme "Grande Nation" ce qui doit faire oublier ces années sombres de la collaboration française avec l'Allemagne nazie. Nul autre pays que la France du milieu des années 90 ne revit avec un tel sentiment de honte et d'impuissance et une telle précision obsédante, la période de l'Occupation, donc du Régime de Vichy. En Allemagne, l'ère d'Après-Guerre semble prendre fin- chez notre voisin la France par contre on a l'impression que le travail sur ces années de terreur a seulement commencé.
L'ARTERE PRINICIPALE DE LA RÉSISTANCE
Oyonnax, petite ville industrielle pittoresque avec ses 23.000 habitants est située au sein des montagnes du Jura, dans le sud-est de la République. C'est ici dans le maquis inaccessible de cette région du Jura que battait l'artère de la Résistance française.
Aujourd'hui - comme jadis en 1943 - d'anciens résistants défilent au travers des ruelles tortueuses pour arriver sur la place de la vieille poste et commémorer leurs morts; à l'époque, il y avait aussi des femmes. Depuis - 50 ans plus tard - les Françaises de la Résistance ont apparamment disparu de la scène. Peu de personnes dans la population française peuvent - cinq décennies plus tard - encore se souvenir du fait que ce sont précisément "les femmes résistantes" qui furent l'échine de ces expéditions de libération. Sans les dizaines de milliers de femmes qui acheminaient les armes, étaient agents de liaison ou voire même compagnons de lutte au sein d'un groupe de sabotage, la République ne pourrait quasiment pas revendiquer pour elle ses propres actions militaires de libération. Un résultat auquel la France, dans l'Après-Guerre, accorda politiquement sa place méritée au sein des Alliés.
600.000 FRANÇAISES - LES FEMMES RÉSISTANTES
Au sein de la Résistance, les femmes se sont battues, ont pris armes, posé des bombes, elles furent arrêtees. violées, comme porteuses d'informations torturées avec une cruauté particulière par la Gestapo. Et partout on les a oubliées. Mais ce sont précisement ces femmes qui ont vaincu aux côtés des hommes. Au début de la Guerre, 600.000 Françaises étaient membres du Comité des femmes contre le fascisme. Parmi les trois mille agents agents de l'Alliance Gaulliste, il y a avait 70 femmes. Et au camp de concentration de Ravensbrück 'les trois-quarts des 7.000 détenues françaises revendiquèrent leur appartenance à la Résistance.
CHEZ DES DAMES D'UN CERTAIN AGE
Dans une coquette petite maison de la rue Diderot à Oyonnax, des dames d'un certain âge se retrouvent régulièrement pour une tasse de café chez "notre Jeanne ", comme elles disent . La résistance des femmes françaises était quotidienne , jamais spectaculaire. Ells s'appellent Pépette, Lisette ou aussi Andrée. Elles ont de 70 à 90 ans. Elles sont d'origine différente, elles ont des opinions divergentes. Jeanne , 89 ans, fut dans sa vie une trotzkiste, la sympathie d'Andrée , 71 ans, alla après la guerre vers les Gaullistes. Mais ces femmes assises autour de la table ont quelque chose en commun :le combat qu'elles ont vécu, traversé ensemble contre les occupants allemands - et ceci au sein de la Résistance.
En réalité ce fut aussi une lutte intense contre le traditionnel "rôle des femmes", une sorte d'évasion émancipatrice hors du carcan de leur existence comme femmes au foyer ; au moins provisoirement.Dans la Résistance, certaines Françaises ont vu se réaliser une infime partie de leur vision :être soi-même l'auteur du changement de sa propre vie, ce qu'en France on appelle aussi "révolution culturelle "; il n'y eut par conséquent pas de grades dans la Résistance.
Dans l'état d'exception qu'était celui de l'époque, ce fut une égalité vécue avec les hommes. La Résistante Lucie Aubrac (*1912 +2007) parla avec enthousiasme d'un "changement profond et radical des consciences " suscité par la Résistance ; et aussi d'une "femme nouvelle" qui est née de la Résistance.Ce fut par conséquent le "vécu de la guerre "qui marqua ces femmes d'une façon décisive . Des événements qui font l'objet d'un débat. Ces événements qui actuellement laissent une image un peu jaunie dans les mémoires, mais par contre dont la netteté ne quitte pas les femmes de la Résistance.
MEDAILLE MILITAIRE
En fait, la réunion chez Jeanne autour d'une tasse de café s'avère être plutôt une alliance pour une réalité féminine. Une assemblée de femmes, de vieilles dames qui cherchent toujours à expliquer pourquoi, après la guerre, le pouvoir masculin recommença à marginaliser les femmes. Par contre Jeanne Moirod, 89 ans, ne devrait pas trop se plaindre. Elle compte en effet parmi les rares femmes de la République à avoir obtenu après 1945 la "Médaille de la Résistance " (1.024 hommes et 6 femmes) voire aussi la "Médaille Militaire ".En dépit de cela, c'est peut-être précisément cette femme avec ses hautes décorations qui observe avec recul le comportement des hommes en général. " ce sont des égoistes. La victoire n'a jamais été le seul fait des hommes ,même s'ils créent actuellemnt leurs propres groupes de messieurs et défilent avec tambours et trompettes dans les rues. Les femmes étaient et sont bien trop modestes".
PAS LE TEMPS D'ENTERRER NOS MORTS
Rétrospective : en 1944, plus de 6 millions de personnes étaient sur les chemins de l'exode. Principalement des mères avec leurs enfants traversaient le pays, organisaient péniblement leur survie. Et les Allemands transformaient de plus en plus les camps en forteresses. La France était devenue un pays de femmes.dans le Jura ; les années de Jeanne.
C'est toujours la nuit, pour ne pas être repérée par la Gestapo que cette ouvrière en verrerie, 30 ans à l'époque, se faufilait dans les montagnes du Jura, hors des sentiers ; chaque fois 30 à 40 kilomètres, mal chaussée, mal nourrie, avec comme seul compagnon un pistolet.Le boulanger, le boucher,le curé et aussi l'instituteur avaient déjà été fusillés ensemble par la Gestapo pour " aide au sabotage ". La responsabilité incombait alors à Jeanne seule de trouver dans la montagne des cabanes pour servir de cachettes - et avant tout, d'y acheminer discrètement les camarades.
Et de plus en plus d'hommes venaient rejoindre la Résistance française. Peut-être aussi tout simplement pour ne pas être envoyés au "Service de Travail Obligatoire - STO". Sa maison dans le Jura fut improvisée en plaque tournante de la Résistance dans le Jura. C'est là que les journaux clandestins étaient reproduits, c'est là qu'étaient collectées les adresses conspiratives, que l'on cherchait des lieux de cachette pour les armes et les hommes. C'étrait la maison de Jeanne. Une maison gérée par les femmes.
DES MORTS ET DES LARMES
Jeanne dit " nous n'avions même pas le temps de pleurer nos morts, tant nous étions sur la brèche ". Juste après la guerre, avec tout ces nombreux bâtiments détruits,incendiés,lorsque régnait la misère insupportable, qu'il y avait dans les caves à peine de quoi manger, Jeanne, alors maire-adjointe d'Oyonnax, retroussa à nouveau les manches pour rendre les restrictions moins pénibles. Passage de la résistance dans les montagnes aux ruines dans les villes . Sa collègue Pépette ajoute :"Ce n'est qu'à un âge avancé que nous avons pris conscience de tout. Seulement maintenant nous regardons avec une peur grandissante cette période et trouvons que nous avons eu beaucoup de chance d'en être ressorties vivantes."
DES FRANÇAISES TONDUES
"Dans la Résistance", dit Andrée, "nous sommes devenues des femmes différentes.Et nous avons gardé jusqu'à aujourd'hui cette façon d'être autres". Madame Andrée pointe discrètement le dgoit sur une maison voisine. Là vit une famille dont les parents ont tiré leur revenu de la Collaboration. Ce sont des plaies qui ne veulent pas se cicatriser en France, du moins pour cette génération. C'est par conséquent pour ces femmes "du domaine de l'impossible " que enfants ou petits-enfants entrent par le mariage dans une famille de collaborateurs. Cela ne viendrait à l'idée de personne, parce que tous savent suffisamment "combien nous avons souffert, quelles douleurs il nous a fallu supporter ". C'est assumer le passé à la française.
A la Libération, il y eut 127 000 plaintes pour collaboration,80 000 verdicts furent prononcés;parmi ceux-ci 6.800 condamnations à mort dont 1.500 furent exécutées.
Ce sont des photos avilissantes qui ont fait le tour du monde, se sont gravées dans la mémoire allemande :des femmes tondues"parce qu'elles avaient eu une liaison avec la Gestapo ou aussi des soldats de la Wehrmacht. Andrée, la vieille dame pleure. Son père a été dénoncé par des Français, a été fusillé. Andrée, sa fille resta seule avec ses deux jeunes frères. Elle dut s'occuper des deux et son temps libre c'était : la Résistance.
LA JEUNE GENERATION ET LE PASSE
On peut comprendre aisément que le groupe de résistance remplaçait de plus en plus la famille ; c'était une communauté au sein de laquelle on se jurait solidarité.Le droit de toucher à certains tabous était réservé aux enfants . A savoir cette réticence profond entretenue soigneusement par rapport à la fréquentation des Allemands.Quand la nièce de Jeanne , Pierrette, à seulement 16 ans, voulut aller en Allemagne dans le cadre d'un échange scolaire, la réaction spontanée de Jeanne fut :"T'es devenue folle. Tant que je vivrai , tu n'iras pas dans ce pays. Sache-le ". La jeune fille répondit :" Mais c'est toi qui m'as toujours dit qu'il fallait faire la distinction entre les Allemands et les atrocités des nazis.C'est ce que fait aussi notre professeur d'histoire." Jeanne fut à ce moment-là effrayée de voir que, sans réfléchir, elle transmettait à la jeune génération de vieilles images hostiles. Et elle répondit brièvement :"C'est vrai, beaucoup de choses ont changé,vas-y". Depuis, sa nièce Pierrette est mariée avec un Allemand de Francfort. Quand ,au sein du cercle d'anciens Résistants, Jeanne parle de Pierrette et de son mari Erich, elle a souvent sur le bout de la langue la remarque suivante,pour ainsi dire comme justification "Il n'a pas fait l'armée et il confectionne de bons gâteaux au chocolat".
DES CIMETIERES - et TOUJOURS DES CIMETIERES DE SOLDATS
Des jours tristes de novembre dans les cimetières de France, aussi dans les cimetières de soldats. Moments de commémoration. Des fanfares de partout. Tous les ans, le 11 novembre, jours férié commémorant l'armistice de la Première Guerre Mondiale ,des femmes âgées,anciennes résistantes comme Jeanne , continuent à se rendre sur la tombe de leurs grands-pères , pères et fils morts à la guerre. L'année dernière, elles sont allées pour la première fois à Dagneux, où se trouve le cimetière allemand, à l'est de Lyon: C'est là que reposent 20.000 soldats tombés au cours des deux Guerres Mondiales. Les anciennes résistantes venues d'Oyonnax ont commémoré les morts des deux pays.
Il y a une chose que beaucoup d'anciennes Résistantes ne peuvent et ne veulent pas admettre.Lorsque le 14 juillet 1994, pour la première fois, des troupes allemandes ont défilé à nouveau sur les Champs Elysées dans le cadre de l'Eurocorps", des souvenirs traumatisants furent réveillés. Plus d'une personne a éteint son téléviseur. "C'est sûr", dit Jeanne,"L'Allemagne et la France sont enfin des partenaires. Mais, nous, on ne peut pas oublier "

Gekämpft, gesiegt - vergessen, verstorben



















































Tausende von Französinnen - wie auf dem Foto 1944 im befreiten Elsass - waren aktiv im Widerstand gegen deutsche Besatzungsmacht. Fünfzig Jahre nach Kriegsende erinnern sich nur wenige an die weibliche Résistance. Dabei war der Sieg niemals männlich, sagt die 89jährige Jeanne Moirod (*1905+1997) aus Oyonnax an der Schweizer Grenze. Sie haben gekämpft, geschossen, Bomben gelegt, wurden verhaftet, vergewaltigt - von der Gestapo gefoltert.

Tagesspiegel, Berlin
vom 12. November 1994
von Reimar Oltmanns


Die Schlachten von einst wurden aus aktuellem Anlass nochmals geschlagen: nunmehr gemächlichen Schrittes von ergrauten Herren. Frankreich zelebriert die fünfzigjährige Gedenkfeier der Befreiung und Selbstbefreiung von deutscher Nazi-Herrschaft.

Frankreich erinnert sich gern seiner Wiederauferstehung als "Grande Nation", die jene dunklen Jahre auch der französischen Kollaboration mit dem nationalsozialistischen Deutschland vergessen machen soll. Kein anderes Land durchlebt Schmach und Ohnmacht der Besatzungszeit mit seinem Vichy-Regime erneut mit solch selbstquälerischer Genauigkeit wie Frankreich inmitten der neunziger Jahre. In Deutschland mag die Nachkriegs-Ära zu Ende gehen - im Nachbarland Frankreich hingegen scheint die Aufarbeitung jener Schreckensjahre erst begonnen zu haben.
BUSCHWALD

Das pittoresk anmutende Industriestädtchen Oyonnax mit seinen 23.000 Einwohnern liegt im Dickicht des Jura-Gebirges im Südosten der Republik. Hier im unzulänglichen Buschwald dieser Region Haut Jura pulsierte einst die Hauptader des französischen Widerstands.
FRAUEN VERGESSEN
Heute ziehen - wie damals im Jahr 1943 - ehemalige bewaffnete Widerstandskämpfer demonstrativ durch dieselben verwinkelten Gassen auf den Platz zur alten Post um ihrer Toten zu gedenken. Seinerzeit waren auch kämpfende Frauen dabei. Mittlerweile - nach 50 Jahren - sind die Französinnen der Résistance scheinbar spurlos von der Bildfläche verschwunden. Kaum jemand in der französischen Öffentlichkeit kann sich noch fünf Jahrzehnte danach daran entsinnen, dass gerade "les femmes résistantes" das eigentliche Rückgrat jener Befreiungsfeldzüge waren. Ohne die Zehntausenden von Frauen als Waffenbeschafferinnen, Verbindungsagentinnen oder auch als kämpfende Kameradinnen einer Sabotagegruppe - die Republik könnte militärischen Eigenleistungen der Libération wohl kaum für sich beanspruchen. Ein Ergebnis, das Frankreich politisch einen gebührenden Platz unter den Siegermächten der Nachkriegs-Ära einräumte.
7.000 FRANZÖSINNEN INTERNIERT
Die Frauen im Widerstand, sie haben gekämpft, geschossen, Bomben gelegt, sie wurden verhaftet, vergewaltigt, als Informationsträgerinnen von der Gestapo besonders grausam gefoltert. Und sie wurden allenthalben vergessen. Gerade diese Französinnen aber haben mit den Männern obsiegt. Zu Kriegsbeginn gehörten allein 600.000 Französinnen dem Komitee der Frauen gegen den Faschismus an. Unter den dreitausend Agenten, der gaullistischen Alliance waren 700 Frauen. Und im Konzentrationslager Ravensbrück bekannten sich drei Viertel der 7.000 internierten Französinnen zur Résistance.
KUCHENTAFEL ÄLTERER DAMEN
In einem schmucken Häuschen in der Rue Diderot zu Oyonnax treffen sich neuerdings ältere Damen regelmäßig zu einem Kaffeekränzchen bei "unserer Jeanne", wie sie sagen. Alltäglich war der Widerstand französischer Frauen, unspektakulär allemal. Sie heißen Pépette, Lisette oder auch Andrée. Sie sind zwischen 70 und 90 Jahre alt. Unterschiedlich ist ihre Herkunft, gegen-sätzlich sind ihre politischen Anschauungen. Die 89jährige Jeanne war Zeit ihres Lebens Trotzkistin, die 71jährige Andrée freundete sich nach dem Kriege mit den Gaullisten an. Aber eines verbindet die Damen an der Kuchentafel - ihr gemeinsam erlebter, durchlittener Kampf gegen deutsche Besatzer - und das in der Résistance.
AUSBRUCH
Tatsächlich war es auch ein intensives Gefecht gegen die traditionell zementierte Frauenrolle, eine Art emanzipatorischer Ausbruch aus ihrem umzäunten Hausfrauen-Dasein - zeitweilig zumindest. Im Widerstand wurde für manche Französin ein Quäntchen ihrer Vision Wirklichkeit: das eigene Leben selbstständig zu verändern, in Frankreich auch "Kulturevolution" genannt. Bei der Résistance gab es folglich keine Dienstgrade.
KRIEGSERLEBNISSE
Es war gemeinsam mit den Männern erlebte Gleichberechtigung in dieser Ausnahme-Epoche. Ihre Résistance-Kollegin Lucie Aubrac (*1912+2007) sprach sogar euphorisch von der "tiefen und radikalen Bewusstseinsentwicklung durch den Widerstand - auch "von einer neuen Frau", die aus der Résistance entstanden sei. Mithin sind es Frauen-Kriegserlebnisse früherer Jahre, die die Damen entscheidend prägten; Geschehnisse, die des Gesprächs noch bedürfen - augenblicklich scheinbar vergilbte Ereignisse, die die Résistance-Frauen in ihrer Tiefenschärfe nicht ruhen lassen.
MÄNNER-MACHT
In Wirklichkeit offenbart sich die Kuchentafel bei Jeanne zudem als ein femininer Daseins-Verbund. - Eine Frauen-Gemeinschaft alter Damen, die noch fortwährend nach Deutungen dafür sucht, warum nach dem Kriege Frankreichs Männer-Macht die Frauen erneut an die gesellschaftliche Peripherie verbannte. Dabei dürfte sich eigentlich die 89jährige Jeanne Moirod kaum beklagen. Zählt sie doch zu den seltenen Frauen der Republik, die nach 1945 die "Medaille der Résistance" (1.024 Männer und sechs Frauen), gar die "Medaille des Militärs" bekam. Dessen ungeachtet ist es vielleicht gerade die hochdekorierte Frau, die das allseitige Männer-Gebaren beargwöhnt. "Egoisten sind sie. Dieser Sieg war niemals männlich, auch wenn sie jetzt eigene Herren-Gruppen gründen und in den Städten marschierend posaunen. Die Frauen waren und sind einfach viel zu bescheiden."
JAHRE DER JEANNE -
Rückblende: Über sechs Millionen Menschen waren im Jahre 1940 auf der Flucht. Hauptsächlich Mütter mit ihren Kindern schleppten sich durch das Land, organisierten ihr Überleben. Zwei Millionen Männer waren in Gefangenschaft. Und die Deutschen bauten zusehends immer mehr Lager zu Festungen aus. Aus Frankreich war unversehens ein Land der Frauen geworden - im Jura die Jahre der Jeanne.
GESTAPO
Immer nachts, von der Gestapo unbemerkt, schlich die damals 30jährige Hilfsarbeiterin einer Glasfabrik in die unwegsamen Jura-Berge - jedes Mal 30 bis 40 Kilometer, schlecht beschuht, schlecht ernährt, nur mit einer Pistole als Wegbegleiter. Den Bäcker, den Fleischer, den Pfarrer und auch den Lehrer hatte die Gestapo allesamt "wegen Beihilfe zur Sabotage" schon standrechtlich erschossen. Nun lastete auf Jeanne allein die Verantwortung, unbewohnte Berghütten als Versteck ausfindig zu machen - und vor allem, die Kameraden dort auch unbemerkt hinzubringen.
UNTERGRUND
Und es kamen immer mehr Männer, die sich dem französischen Widerstand anschlossen. - Vielleicht einfach auch deshalb, weil sie sich nicht zum Arbeitsdienst nach Deutschland deportieren lassen wollten. Ihr Haus im Ort war unversehens zur Drehscheibe der Résistance im Jura geworden. Hier wurden Untergrund-Zeitungen hektografiert, hier liefen konspirative Adressen zusammen, wurden Schlupfwinkel für Menschen und Waffen ausgesucht. Es war Jeannes Haus - ein Haus in Frauen-Regie.
TOTE UND TRÄNEN
Jeanne sagt: "Wir hatten nicht einmal Zeit, unsere Toten zu beweinen - so sehr stockte der Atem in uns." Gleich nach dem Krieg mit dem vielen zerstörten, nieder gebrannten Gemäuer, als die Not unerträglich daherkam, es keine Wohnungen, kaum Essbares in unseren Kellerverstecken gab, krempelte Jeanne als Vize-Bürgermeisterin von Oyonnax wieder die Ärmel hoch, um die Knappheit zu lindern - vom Widerstand im Gebirge zu den Trümmern in den Städten. "Richtig zur Besinnung", ergänzt ihre Kollegin Pépette, "sind wir erst im hohen Alter gekommen. Erst jetzt fragen wir uns immer ängstlicher, welch ein Glück wir doch an unserer Seite hatten, so heil davon gekommen zu sein."
KAHL GESCHORENE FRAUEN
"Im Widerstand", äußert Andrée, "sind wir andere Frauen geworden. Und dieses Anderssein haben wir uns bis heute bewahrt." Mit einem dezenten Fingerzeig deutet Madame Andrée auf das Nachbarhaus. Dort lebt noch eine Familie, deren Eltern beherzt in der Kollaboration ihr Auskommen suchten. Es sind Wunden, die in Frankreich nicht vernarben wollen; wenigstens in dieser Generation nicht mehr. Folglich ist es für die Frauen ein "Ding der Unmöglichkeit", dass etwa Kinder oder Enkel in eine Kollaborationsfamilie einheiraten. Auch käme niemand auf diese absonderliche Idee, weil sie inzwischen alle hinlänglich wissen, "wie wir gelitten haben, welche Schmerzen es zu ertragen galt". - Vergangenheitsbewältigung auf französisch.
TODESSTRAFEN

Nach dem Kriege wurden 127.000 Kollaborations-Verfahren eingeleitet, 80.000 Gerichtsurteile gesprochen; darunter 6.800 Todesstrafen verhängt, von denen 1.500 vollstreckt worden sind.

Es waren entwürdigende Frauen-Bilder, die um die Welt gingen, die sich vor allem ins deutsche Gedächtnis eingruben: Kahl geschorene Französinnen, die sich mit der Gestapo oder auch Soldaten der Wehrmacht eingelassen hatten. Die alte Dame weint. Ihr Vater wurde von Franzosen verraten, ist erschossen worden. Die Tochter Andrée blieb allein zurück mit ihren zwei kleinen Brüdern. Für beide hatte sie zu sorgen und ihre Freizeit hieß - Widerstand
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FEINDBILDER
Verständlich, dass Résistance-Gruppen zu einer Art Familien-Ersatz gediehen; eben zu einer eingeschworenen Solidargemeinschaft. Es blieb den eigenen Kindern vorbehalten, Tabus anzutasten. Nämlich jene sorgsam gehüteten Vorbehalte im Umgang mit den Deutschen. Als Jeannes erst 16jährige Nichte Pierrette mit einem Schüleraustausch Deutschland besuchen wollte, war Jeannes spontane Reaktion: "Du bist wohl verrückt geworden. Solange ich lebe, fährst du nie in dieses Land, merke dir das!" - Das Mädchen antwortete: "Aber du selber warst es, die mir immer sagte, wir müssen zwischen dem normalen Deutschen und den Gräueltaten der Nazis unterscheiden. Das macht unsere Lehrerin im Geschichtsunterricht schließlich auch." In diesem Moment erschrak Jeanne darüber, wie sie unbedacht alte Feindbilder auf die junge Generation übertrug, unvermittelt weitergab. Und sie antwortete knapp: "Das stimmt schon.Vieles hat sich geändert gehe hin." Zwischenzeitlich ist Nichte Pierrette mit einem Deutschen aus Frankfurt verheiratet. Wenn Jeanne in Widerstandskreisen über Pierrette und ihren Mann Erich spricht, liegt ihr häufig ein Hinweis auf der Zunge - als Rechtfertigung sozusagen: "Er war nicht beim Militär und ist nämlich ein netter Schoko-Bäcker."
FRIEDHÖFE - SOLDATEN-FRIEDHÖFE
Triste November-Tage auf Frankreichs Friedhöfen, auch Soldaten-Friedhöfen. Gedenk-Momente. Fanfarenstöße vielerorts. Jedes Jahr zum 11. November - gesetzlicher Feiertag des Waffenstillstandes im Ersten Weltkrieg - besuchen die betagten Widerstandsfrauen wie Jeanne noch die Grabstätten ihrer im Kriege verlorenen Großväter, Väter und Söhne. Im vergangenen Jahr fuhren sie erstmals auch nach Dagneux - zur deutschen Begräbnisstätte, die östlich von Lyon liegt. Hier fanden 20.000 Gefallene aus beiden Weltkriegen ihre letzte Ruhe. Die Frauen vom Widerstand aus Oyonnax gedachten der Toten beider Länder.
VERGESSEN - NIEMALS

Nur mit einem können und wollen sich viele alte Damen der französischen Résistance nicht abfinden. Als am 14. Juli 1994 erstmals wieder deutsche Truppen im Rahmen des Eurocorps auf den Champs Elysées mitmarschierten, da wurden traumatische Erinnerungen wach. Da haben so manche kurzerhand den Fernseher abgeschaltet. "Sicherlich", sagt Jeanne, "Deutschland und Frankreich sind endlich Partner geworden - vergessen können wir aber nicht."