Dienstag, 6. Mai 2008

Les années APO en Allemagne - La matraque et encore la matraque à Hannovre sur la Leine - En souvenir de Ralf Liehr*, fils de policier


Les assassins sont parmi nous, même s'ils n'ont pas tué. Actifs, que ce soit en tant que membres des jeunesses hitlériennes, contre le Juifs, comme par exemple dans les locaux des SA au "Schwarzer Adler" à Schöningen en Basse-Saxe (voir aussi la photo cidessus), ou plus tard comme policiers contre des manifestants, comme par exemple lors de la " manifestation Point Rouge" à Hannovre fin des années soixante. Même la propre familie ne pouvait éviter la matraque policière. Des enfants se sonst perdus.

de Reimar Oltmanns

A l'occasion du quarante et unième anniveraire de l' APO (opposition extra-parlamentaire ) en Allemagne. - Il était encore très jeune à l'époque des manifestations spontanées, des combats de rues ainsi que du "Blocus point rouge" contre des augmentations inadmissibles des tarif des transport en commun. Bien plus jeune que nous, mon cousin Ralf Liehr*, à Hannovre sur la Leine ne semblait pas être concerné par le mouvement de protestation des jeunes, il n'avait pas encore 16 ans. Ce garçon plutôt timide, était de plus très sensible. Il ne parlait pas beaucoup , il se tenait plutôt en retrait, préférairt lire. Quand il parlait, c'était la plupart du temps d'une façon réfléchie et discrète. Je le connaissais bien, nous sommes vite devenus amis, les premières années de notre amitié, nous jouions à "saute-mouton" sur les plages de l'île de Borkum dans le vacarmes de la Mer du Nord.
MEMBRE DES JEUNESSES HITLERIENNES
Le destin de Ralf fut marqué par son père Lothar* qui était aussi mon oncle. Un homme qui avait grandi avec la matraque, avait été socialisé avec la matraque. "Cours particuliers" ou bien aussi "exemples d'instruction" pour des chemises brunes, quel que soit le qualificatif que l'on donna à cette formation, Lothar Liehr*, jeune garçon des jeunesses hitleriennes, se l'était vu dispenser dans la forêt Elm par Karl Stockhofe, officier de police et commandant du camp de concentration de Moringen (Juin 1933). Ludwig, garçon fanatique des Jeuneusses Hitlériennes, se trouvait au fond de vallée avec sa soeur Elisabeth Lilli* (caissière et dégourdie à Schöningen), membre du BDM (ligue des jeunes filles). Une idylle dans l'Elm: Elisabeth Lilly donnant la becquée à un garde de camp de concentration, son frére Lothar écoutant avec attention des aphorismes de Stockhofe, assénés au nom nouveau "peuple de maître", le tout au cours d'un pique-nique, bien entendu. Le fameux empire millénaire allait - pour le bein l'humnaité - s'ecrouler, l'Allemagne fut libérée.
"LA PLUS BELLE PÈRIODE DE SA VIE"
Les photos prises à cette époque, et pas seulement les photos survécurent au cours de plus de six décennies. Ce fut pour toute la famille à Schöningen sur la place du marché assurément "la plus belle période de sa vie"(dixit Elisabeth Lilly). - Une jeunesse dans l'Allemagne des nazis ... ... Service au sein de la ligue des jeunes filles, chemisier blanc, jupe noir, veste de sport avec le losange de la croix gammée sur la poitrine et les chaussures de sport en toilke noire, son frére présent partout, pour lequel est restée de toute évidence en mémoire: l' "admiration" de sa soeur en uniforme éclatant.
CAMP DE CONCENTRATION
Dans le camp de Moringen (plus tard un camp de concentration pour femmes), situé dans le Sud de la Basse-Saxe, on interna à l'époque avant tout les communistes, des ouvriers, des intellectuels - en même temps que les Juifs. Dans le milieu petit-bourgeois nationaliste de nombreuses families d'une petite Ville, il s'agissait par contre avant tout, pour Ludwig en tant que chef dans les Jeunesses Hitlériennes (HJ) d'en "venir au fait" avec ses copains contre des Juifs dans le Schöningen à coloration rouge à l'époque. Il était finalement prêt à "mourir pour l'Allemagne". Il aimait le répéter-même sans qu'on ne lui demande. Dans toutes les ruelles proprettes de la petite ville, des magasins juifs etaient vidés systematiquement, des vitres cassés, des tiroirs-caisses pillès.
L'ELITE D'UNE PETITE VILLE
A cette époque, les héros de la jeunesse hitlérienne se ressamblaient tout les soirs pour faire sonner le clairon sur la place du marché devant l'imposant magasin de sa tante Grete Schloms, commerçant en vêtements pour les SA: Une sonnerie de clairon comme satisfaction; une sonnerie de clairion à la gloire du -, faisait résonner le commando Ludwig Liehr, au cours de ces annès, dans les ruelles. Et pour danser "l'élite extremiste d'une petite ville" de Adolf Hitler, se rendait bien sûr au ("Aigle Noir"), un local décore de légendes, disposant d'une salle de dans magnifique - le soir. Car pendant la journée, dans les sous-sols de cet établissement les sbires des SA rossaient les Juifs pour lies livrer ensuite au transport dans les wagons à bestiaux vers les camp de concentration.
TRANSPORTS
Que l'on se souveinne ici du commerçant Abraham Lauterstein - de la famille Kurt et Helene Heinemann. Les gens ont connu des drames dans leur vie, sans cesse de la violence, les pires exactions jusqu'à ce que enfin - un transporteur de bétail vienne chercher les victimes. Une pause. Un bus pour le camp de concentration, vers la mort. Même si, en tant que jeune gars des Jeunesses Hitlèriennes, il n'avait pas le droit de participer directement aux actions de tourture, mais montait "simplement" la garde á l'entrée ("Ils étaient tellement méchants"), il y a tout de même quelque chose quew le père de Ralf Lothar Liehr a pu "censerver" jusqu'à l'époque d'après-guerre. La matraque comme outil de menace, la matraque comme facteur d'ordre, pour ainsi dire poteau indicateur.
L'UNIFORME DE PARADE
On peut facilement concevoir que le pére de Ralf n'ait pas laissé s'éteindre, après la guerre, son "talent à maniuer la matraque" et ait assuré son ascension sociale auprès de la police. Tours étaient contents, étaient fiers de le voir son uniforme de parade tout neuf, de voir ce policier avec la dragonne, la matraque, le pistolet, remonter la Niedernstraße de Schöningen le boulevard commerçant. "Regarde, violà notre Lothar qui passe" entendait-on depuis l'encadrement de la vitrine du marchaned de bicyclettes Kröckel. Définitivement révolue, oubliée cette période désagréable où "notre Lothar" devait se montrer électricien. "Les annès d'apprentissage ne sont par des années maître", prédisait-il alors.
LES REBELLES DU SDS (mouvement des étudiants socialistes)
Par contre, à Hannovre sur la Leine, dans cette grande métropole, dans ces ruelles jadis rouges, ostensiblement insolentes, ces ruelles des Harmänner et, autour du Club Voltaire, des rebelles du SDS à l'aspect peu appétisant, c'est là que le père de Ralf, Lothar Liehr* , avec sa matraque, son scoup de poing américan était un personnage important, efficace; des annès de maître. De promotion en promotion, il gravit le écholons, intervention après intervention, cortège après cortège, il frappait les jeunes gens sur la tête comme sur des tambours; même deux fois s'il le faillait et tours "semblaient si exites" voire jusqu'à la barrière d'entrée l'hôpital. Toujours selon le slogan: "Vla, boum, boum, mon capitaine", aimait-il à l'évoquer avec enthousiasme les jours suivants.
LE FOUET ET TOURJOURS LE FOUET
On peut d'une certaine façon comprendre que de tels "garants de l'ordre" sous la régie du SPD, n'avaient pas envie de séparer le leuts gourdins après le service, que ce "talisman" faisait délibérément partie de la vaisselle à öa maison. Il'avait placé à portée de main, à côté de sa chaise, pour le cas-où, Ramona*la femme était dérimée. Ce fouet, elle
en avait elle-même déjà suibi les coups. Elle finit par demander de divorce. Toutes les fois où le gamin Ralf oubliait de lever lies coudes de la table en mangeant, son père lui en "mettait un coup sur la tranche". - "Qui ne veut
entendre, doit ressentir", assénait-il d'une façon lapidaire. En tout ca jusqu' à ce soir fatidique, après une journée marquée pour son père par une intervention avec des grenades lacrymogène sur l'Aegi "dans la métropole de Basse-Saxe, le jeune Ralf reçut lui aussi sa ration de coups. Choqué, Ralf se sauva, criant, hurlant, pleurant, il quitta l'appartement de 'immeuble 10 de Dietrichstraße. Depuis ce moment-la, il avait pour son père "d'une certaine façon disparu" plus question de parler de lui - jusqu'à la saint Glinglin, fut-il dit.
SUICIDE
Quelque annès plus tard, il s'est pendu à un arbre dans le centre-ville de Hannovre. Coups, bouleversements dans la familles, pressions, solitude. De longues séquelles, Ralf Liehr * , ne le 15. mai 1957, décédé le 1. decembre 1976. Cela fait maintenent plus de quarante ans que mon cousin Ralf est "persona non grata". Pas de photo, pas un mot, pas de souvenis. Le cimetière - s'il en a un - inconnu.
ETAT DES CHOSES EN ALLEMAGNE
"Les mensonges auxquels nous croyons deviennent les vérités avec lesquelles nous vivons", écrivait Oliver Hassenkamp (*1921+1988). Les tracea disparaissent, jadis comm penser à lui et aux conditions de vie oppressantes qui lui furent imposées. Mon cousin Ralf. A la recherche de trace sur une terre brûlée.


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*) Changement de nom
*)ressemblance avec quelqu'un d'autre est accidentel
*) bibliographie: Burkhard Jäger: Nationalsozialismus in Schöningen - Spuren. Ereignisse. Prozesse. ISBN: 3-932082-18-4, Schöningen, 2006
*) bibliographie: Wolfgang Benz und Barbara Distel (Hrsg): Der Ort des Terrors - Geschichte der nationalsozialistischen Konzentrationslager Band 2, ISBN: 3 406 52962 3, München, 2005